Une vidéo de Me Claude Laferrière à propos de la tragédie des CHSLD pose d’excellentes questions sur l’absence de preuves :
« La preuve matérielle, photographies et films, a permis de marquer l’histoire avec la tragédie de l’Holocauste. Pourquoi n’y a-t-il aucune preuve de cette nature dans le dossier de l’hécatombe des CHSLD en 2020 au Québec alors que la majorité dispose d’un téléphone intelligent? »
Me Laferrière déplore le fait que la « preuve » soit essentiellement composée de notes de services et de courriels :
« On ne laisse pas une marque dans l’histoire avec des témoignages sur des notes de service et des courriels. Ce qu’on fait avec ça c’est du cover-up. On couvre, on donne une belle grosse couverture à des gens qui étaient des dirigeants et qui ne veulent pas voir leur nom associé à un des pires drames du Québec depuis que le Québec existe […]
C’est le début d’une mens rea [intention coupable]. »
Me Laferrière se demande si des employés ont pris des photos de maltraitance, de personnes en situation d’abandon ou de détresse. Il trouve étrange qu’à une époque où tout le monde filme et photographie, aucune demande de preuve photographique ou filmographique n’a été faite, ni par la protectrice du citoyen Marie Rinfret, ni par la coroner Géhane Kamel, ni par la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay.
Il compare l’absence de preuves photographiques de cette tragédie à l’abondance d’images prises dans les camps de concentration à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces images ont servi de preuves au procès de Nuremberg. Une foule de photos en 1945 et aucune en 2020?
Il soulève enfin la notion de défaut de prêter assistance à une personne en détresse ou en danger, d’inciter à ne pas prêter assistance à ces personnes ou d’incitation à abandonner son poste.
« On a tout mis ça sur le dos de la COVID, en sachant pertinemment qu’il y avait de la maltraitance qui durait depuis des années, maltraitance sous forme de négligence, de défaut de service, de défaut de doter des postes… défaut de doter des postes, défaut de doter des postes », dit Me Laferrière à trois reprises.
Il n’y aura donc pas d’enquête publique et « vous comprenez dans quelle société nous vivons maintenant ».
En terminant, il dresse un parallèle avec le programme Aktion T4 des nazis dans les années 30, un programme qui visait à exterminer des adultes handicapés, physiques et mentaux, et qui a fait entre 70 000 et 80 000 victimes. Article du Figaro à ce sujet, Aktion T4 : quand les nazis pratiquaient la «mort miséricordieuse»
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